Retour vers le pays de l’abondance.
Fin d’un voyage. Sept heures de vol, plus quatre d’attente de la correspondance que nous avons ratée, et Paris s’ouvre à nous. Paris. Des autos, des routes biens tracées, organisées. Des haies taillées, des massifs de fleurs cultivés et entretenus. Trajet jusqu’à la gare de Lyon en taxi. Pas une secousse. Fluide. Des ceintures. Un prix fixe. Puis le TGV. Vitesse. Quelle facilité de se déplacer à l’intérieur du pays. Comme ça. En deux heures. Au Togo, il y a une voie ferrée, et un train. Un seul. A vapeur. Il transporte quelques marchandises. De même qu’il y a une cimenterie et une usine d’huile à Lomé, et puis c’est à peu près tout pour les industries du pays. Tout est à créer. Même les beaux pagnes colorés typiques sont fabriqués au Royaume-Uni.
Pour ma part, je retrouve avec plaisir tout ce qui nous semble anodin ici et qui ne l’est pas là-bas, tout ce qui fait nos richesses même si nous ne les voyons pas : eau courante, toilettes avec chasse d’eau, cuisine, frigidaire (plein en plus), livres, maison tapissée et décorée, voiture, ordinateur… Abondance de nourriture, repas à table avec couteau, fourchette, cuillère, plusieurs plats…J’avoue que la première chose que j’ai faite en arrivant à une heure du matin, c’est un sandwich fromage saucisson! J’essaie de continuer mes habitudes de douche froide même s’il fait un peu plus frais. C’est une bonne façon d’économiser de l’eau. On y reste moins longtemps. J’ai aussi remarqué que la douche au seau consommait deux litres maximum sans shampoing, ce qui est un bon exemple à prendre.
Nous avons passé les derniers jours à Lomé pour visiter un peu les plages, le port, le marché aux fétiches, et Togoville. Baignade et pirogue sur le lac Togo pour rejoindre ce village où le chef avait fait rassembler la population pour voir une pièce de théâtre les appelant à se faire recenser pour les élections législatives toutes proches. Pour moi cette semaine a été l’occasion de faire de nouvelles découvertes gastronomiques et de vie quotidienne non négligeables.
Dans ces petites régions du Togo, j’ai vu bien peu de tout ce que l’Afrique recèle. Mais assez pour avoir beaucoup matière à réflexion. Plus que des réponses, ce voyage m’a amené une foule de questions diverses et variées dont la recherche des réponses aide à comprendre le pays. Pourquoi un tel pays jeune et relativement alphabétisé ne se développe-t-il pas ? Comment le ferait-il ? Comment sensibiliser, changer les mentalités ? Est-il bon d’influer un développement à l’européenne ? Quelle place a eu la christianisation dans l’émancipation de la société ?... Quelques éléments de réponse aux premières questions se trouvent dans la mentalité d’assisté des Togolais, dans l’immobilisation des fonds d’aide par le gouvernement, et dans le besoin de chacun de manger chaque jour…
C’est ainsi que se termine le voyage. A vous de réagir, poser vos questions, comparer les quelques éléments que nous vous avons partagé avec d’autres pays d’Afrique ou d'ailleurs…